Cette exposition bénéficie du généreux soutien de la Ville de Sion, du Fond Municipal d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC) et de la Fondation de Famille Sandoz.
« La plaine et les montagnes. La terre et le ciel. Les
rochers, le bois, l’eau. Et dans tout cela, les animaux
et nous ». C’est donc un paysage que créent Pascale Favre et Thomas Schunke, un paysage panoramique
qui révèle la topographie du territoire valaisan avec
les plaines, les montagnes et ses habitants. De bas
en haut et de haut en bas est une installation in situ
qui intègre le dessin sur papier et le dessin au mur,
la vidéo, toutes sortes d’objets trouvés, des sculptures
et des maquettes. L’oeuvre se développe « en
strates, en pics, en plateaux et en plaines, superposant
nature et civilisation. »
L’environnement ainsi construit multiplie les points de vue et les jeux d’échelle : des rapports inventifs naissent entre les objets trouvés (réalistes et à l’échelle 1/1), les maquettes et les dessins aux murs (à l’échelle de la Ferme-Asile). La perception de l’espace est troublée, la désorientation menace et le visiteur trace sa propre déambulation.
Une résidence fructueuse
Bénéficiant de la résidence Appart’Atelier de la
Ferme-Asile, Pascale Favre et Thomas Schunke ont
passé l’été en Valais à récolter objets, matériaux et
images pour ensuite monter leur installation dans
la grange. Ils ont multiplié aussi les échanges avec les habitants et recueilli de nombreux témoignages.
Ces « captations poétiques, documentaires et plastiques
» constituent les fragments d’une narration
matérialisée sous différentes formes. On le comprend,
la démarche des artistes donne de l‘importance autant
à la production d’une oeuvre qu’au processus de
création.
Une collaboration artistique
Pascale Favre et Thomas Schunke travaillent régulièrement
ensemble depuis 2011. Auparavant, ils se retrouvaient
autour de la musique expérimentale et des
lectures-performances. Si Pascale Favre développe
une pratique de dessin, donc un art en deux dimensions,
Thomas Schunke se concentre sur les objets et
les installations, des oeuvres en trois dimensions.
Tous deux ont un intérêt prononcé pour l’architecture
et la nature. Leurs oeuvres restent distinctes
mais les thématiques et les scénographies sont discutées
et construites ensemble. Les deux artistes
développent aussi une activité curatoriale commune
en organisant des expositions à CH9 à Genève.
Pascale Favre est née en 1970 à Genève où elle
vit et travaille. Elle a étudié l’architecture d’intérieur
et a ensuite poursuivi ses études à l’Ecole des
Beaux-arts de Genève (HEAD) de 1998 à 2002. Elle a
bénéficié d’une résidence au Caire. Aujourd’hui, elle
enseigne au Centre de formation professionnelle
dans la classe préparatoire d’art et de design. Elle
a rejoint, en 2006, le comité des éditions art&fiction
qu’elle préside. Elle a reçu le Prix du Fonds cantonal
d’art contemporain et, en 2010, la bourse Alice Bailly.
Son travail personnel met au centre l’activité de la
mémoire, matière première pour poser et/ou décaler
un regard sur le paysage, l’urbain, l’espace public ou
privé. Pascale Favre a exposé à Genève, Lausanne,
Yverdon-Les-Bains, Carouge, Soleure, Altdorf.
Thomas Schunke est né en 1960 en Allemagne. Il a
étudié de 1979 à 1984 la littérature allemande, l’histoire
de l’art, du théâtre et du cinéma à Heidelberg et
à Francfort. Il a suivi un cursus à l’Ecole du Cinéma
de Berlin qu’il termine en 1990 avec un diplôme de
réalisateur.
Il a fondé plusieurs groupes de musique et a édité des fanzines de littérature. Ses expositions sont accompagnées de performances participatives qui tissent un lien entre l’artiste et les visiteurs, créant des ponts entre l’imaginaire et le réel. Thomas Schunke a exposé à Genève, Berne, Carouge, Lyon, Paris, Berlin.