Bien sûr, tous les concerts programmés à la Ferme-Asile sont de grande qualité et valent absolument le détour. Mais celui-là, c’est la crème des crèmes, la cerise sur le gâteau, une soirée que vous n’oublierez pas de sitôt. Que je vous livre en bloc ce que vous prédit Vincent Bessières de Jazzman « Coupable, (c’était le titre de son dernier CD) guilty, dit-il. Mais de quoi ? Qu’a-t-il à se reprocher, Peter Schârli, musicien suisse, trompettiste de son état. D’aimer le jazz qui sonne et d’avoir des dons pour faire chanter les cuivres ? De faire vivre une formation internationale (et mixte, avec une femme, Beatrice Graf à la batterie) et d’avoir évité l’usure du temps en six ans d’existence ? D’écrire de fins arrangements qui tirent admirablement parti de la combinaison rare du trombone de Glenn Ferris, du cor de Tom Varner et de son propre bugle (ou de sa trompette) ? Cet art de la suspension et ce son mat au velouté soyeux qui tissent un cool d’aujourd’hui, élégant et mesuré, constitueraient-ils un délit? Non, vraiment, on ne voit pas quelle faute Peter Schârli devrait avouer ; sa plume est variée, brillante et surprenante, et nul de ses acolytes ne déçoit, libres dans l’écrit et précis dans l’exécution. On a bien un faible pour Glenn Ferris, ce grand lyrique caché, mais il serait injuste de le tirer du lot. Chaque thème possède son visage, s’inscrit dans la mémoire dès la première écoute comme une mélodie familière et demande à être réentendu : les musiciens ne sont que six, on les croirait le double. Impeccables dans la mise en place, et sûrs dans l’improvisation... Bref, si l’on doit rendre un jugement, alors il sera sans équivoque amnistié ! »
Plus que jamais, réservez votre place pour ce concert-là ! ! !