Olivier Ker Ourio, musicien réunionnais aux lointains ancêtres bretons, est désigné comme le digne héritier du grand Toots Thielemans, précurseur de l’utilisation de ‘harmonica chromatique dans le jazz. Chaque jour qui passe voit grandir sa réputation et dans son cas, cette rumeur très flatteuse est du meilleur aloi. Le compliment n’est pas mince, pourtant il suffit à peine. Car l’élève a su se démarquer du maître tout en prenant sa diabolique maîtrise en ligne de mire et sans décliner non plus le redoutable privilège de l’affronter sur son terrain le lyrisme. Avec ce quartet qui joue ses compositions, Ker Ourio démontre avec brio qu’il existe un continuum vivace entre musique caraïbe et jazz, par son goût des mélodies chantantes, ses accords panoramiques et ses rythmes chaloupés.