Ce n’est sans doute pas un hasard non plus si Bill Evans, à la sensibilité à fleur de peau, fut son premier coup de cœur et reste sa source d’inspiration Elle dit aimer aussi la musique d’Ahmad Jamal et de MacCoy Tyner avec moins d’attache émotionnelle, mais une autre approche, plus physique.
Les standards, Nathalie Loriers les joue très rarement. Et si elle les joue, c’est pour altérer, les déconstruira Ce qui lui arrive parfois avec ses propres compositions. A ces musiciens, Sal la Rocca et Hans van Oosterhout, elle offre naturellement des espaces de liberté: la pianiste joue les morceaux, mais ne donne pas de directions. Cela vent dire qu’elle choisit ses musiciens pour leur personnalité. A eux trois, ils réalisent un bel équilibre précaire et magique : Salvador est un bassiste autodidacte qui joue des choses inhabituelles pour une écoute classique alors qu’Hans est le batteur solide, clair et sûr de son jeu.
Climats envoûtants, toucher intensément délicat, relances intempestives.. La pianiste belge est plus qu’une promesse: une brillante musicienne d’aujourd’hui.